Utopie d'un homme qui est fatigué

Publié le par Burlington

En guise d'introduction
A l’heure ou il est de bon ton d’écrire des pavés de 800 pages avec moins que rien d’histoire et encore moins à transmettre il me semble de bon aloi de parler de Jorge Luis Borges.
Jorge Luis Borges est à la nouvelle ce que Rocco Sifredi est au porno, une référence incontournable.

L'auteur de nouvelles
Bien que résumer Borges à ses nouvelles soit réducteur, arrêtons-nous là quelques instants:
Pour ceux qui ne l'ont jamais lu, l’aborder par ses nouvelles me semble le meilleur chemin. Je parle de nouvelles, mais ses textes courts sont bien plus que cela, des contes initiatiques, philosophiques, des récits surréalistes, fantastiques, magiques… Enfin bon appelons ses textes courts comme on veut, ils sont très très bons et c’est ce qui compte. Comme je le disais en préambule, l’époque est à la dilution, au vide, pire au pas grand-chose. Borges, lui c’est la concision l’idée polie à l’extrême pour en laisser la quintessence, avec juste ce qu’il faut d’habillage… De la très grande littérature, quoi.
L'érudit
Pour pouvoir se livrer à l’exercice de la concision il faut être nourri et très bien nourri et Borges possédait une culture exceptionnelle, remarquable, unique. Et c’est ce que l’on sent derrière chacune de ses pages, cette patine que donne l’érudition, cette profondeur, cette épaisseur dans le propos avec tant de talent qu’il n’y a jamais aucune lourdeur.
L'amoureux des livres
Jorge Luis aimait les livres et les bibliothèques (il fut directeur de la bibliothèque nationale de Buenos Aires) et ça se sent dans ses écrits. Une de ses grande qualité est de donner envie de lire, de lire beaucoup, de lire de tout, de se plonger dans une bibliothèque comme un enfant dans un labyrinthe, de se laisser perdre de livre en livre. Si je dois à Céline d’être tombé dans les livres, je dois à Borges de m’y être perdu et finalement trouvé.
Borges à beaucoup écrit, de tout et toujours bien. Connaissez-vous beaucoup d’auteurs dont on a compilé les préfaces écrites pour d’autres auteurs !
En guise de conclusion
Alors c’est dit, Borges est un immense écrivain qu’il ne faut surtout pas traiter comme tel (c'est-à-dire en ne le lisant pas), si j’ai donné a un lecteur la porte de son labyrinthe je suis aux anges. La porte c’est le premier livre de lui que vous ouvrirez, celui de votre choix ou celui que le hasard (s’il existe) aura mit dans vos mains. Pour ceux qui sont déjà rentré dans son univers et s’y sont plu je vous conseille vivement de vous faire offrir à la première bonne occasion (ou de vous l’acheter si votre bourse vous le permet) l’intégrale Borges dans la pléiade. C’est joli à l’extérieur et c’est formidable à l’intérieur.
P.S
J’ai volontairement omis de vous faire une biographie, Wikipédia le fait mieux que moi. Essayez de trouver des interviews de lui, il en existe en français (radioscopie), l'écouter parler est un vrai bonheur.

Publié dans Portraits

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J
Des informations très intérresantes, de l'humour, de la passion.Vos pages sont une mine d'or.Je consommerai sans moderation, soyez-en certain.
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B
Merci beaucoup. Le plus beau compliment que l'on ai fait sur mon blog. J'en rougis. J'espère rester à la hauteur !