Les immeubles détruits
On déambule sur un trottoir quand on tombe nez à nez avec ce semblant de chantier, ce trou incongru dans le tissu urbain ; un immeuble a été détruit laissant son voisin orphelin.
La première chose que l’on voit, c’est le vide (si vous me passez cet oxymore, et même si vous ne me le passez pas) comme si nos yeux citadins trouvaient en l’absence de construction une forme d’indécence, une erreur, une tâche.
Après on remarque l’énorme étai soutenant le mur de l’immeuble voisin qui semble pourtant inébranlable, preuve tangible que, aussi fort que l’on paraisse, la disparition du plus proche nous laisse chancelant, à deux doigts de l’effondrement.
Ensuite s’offre au flâneur invétéré qui a pris le temps d’ouvrir un tant soit peu les yeux une des plus formidable preuve de l’impermanence : Il reste sur le mur orphelin du papier peint, de la peinture, la marque d’une cheminée, la délimitation des pièces, un calendrier punaisé au milieu d’un mur de 15 mètres de haut… Nous voilà archéologues face aux vestiges du passé. Un passé plus troublant que celui des pharaons ou des hommes de Cro-Magnon car ce passé, c’est le notre. On devine les vies passées dans cet habitat fantôme, on pense à nos grands-parents à nos proches, à nous ; quelle trace laisseront nous, un calendrier périmé sur un papier peint bariolé ?
Alors on s’invente cette vie passée, on fait revivre ce lieu de vie disparu… On entendrait presque la chasse d’eau et la porte qui claque, les rires d’enfants et les disputes.
Puis notre vie se rappelle à nous, nous sort de notre rêve éveillé et on reprend le chemin en pensant que la vie passe, qu’il est beau d’en profiter, de l’aimer et qu’il est vain de vouloir graver sa marque dans la pierre car même la pierre la plus dure, un jour, redevient du sable.
P.S : La photo a été prise à Meaux, décidemment...
La première chose que l’on voit, c’est le vide (si vous me passez cet oxymore, et même si vous ne me le passez pas) comme si nos yeux citadins trouvaient en l’absence de construction une forme d’indécence, une erreur, une tâche.
Après on remarque l’énorme étai soutenant le mur de l’immeuble voisin qui semble pourtant inébranlable, preuve tangible que, aussi fort que l’on paraisse, la disparition du plus proche nous laisse chancelant, à deux doigts de l’effondrement.
Ensuite s’offre au flâneur invétéré qui a pris le temps d’ouvrir un tant soit peu les yeux une des plus formidable preuve de l’impermanence : Il reste sur le mur orphelin du papier peint, de la peinture, la marque d’une cheminée, la délimitation des pièces, un calendrier punaisé au milieu d’un mur de 15 mètres de haut… Nous voilà archéologues face aux vestiges du passé. Un passé plus troublant que celui des pharaons ou des hommes de Cro-Magnon car ce passé, c’est le notre. On devine les vies passées dans cet habitat fantôme, on pense à nos grands-parents à nos proches, à nous ; quelle trace laisseront nous, un calendrier périmé sur un papier peint bariolé ?
Alors on s’invente cette vie passée, on fait revivre ce lieu de vie disparu… On entendrait presque la chasse d’eau et la porte qui claque, les rires d’enfants et les disputes.
Puis notre vie se rappelle à nous, nous sort de notre rêve éveillé et on reprend le chemin en pensant que la vie passe, qu’il est beau d’en profiter, de l’aimer et qu’il est vain de vouloir graver sa marque dans la pierre car même la pierre la plus dure, un jour, redevient du sable.
P.S : La photo a été prise à Meaux, décidemment...